Portraits d'habitants

Le projet sur lequel j'ai travaillé avec la fédération Léo Lagrange de Trélazé s'appelait "Prise de vue sur Bellevue".
Piloté par Gaëlle Perrault, responsable du Centre Social Ginette Leroux, ce travail a débuté en mai 2011 et s'est finaliser en juillet 2011. 
L'objectif etait de récolter des portraits d'habitants et des histoires et témoignages des anciens et nouveaux habitants du quartier en pleine rénovation urbaine : Bellevue. Pour valoriser l'image et la parole de ces acteurs, une exposition permanente et en chantier tout au long du mois de juillet 2011 était installée au sein de l'accueil collectif "Maison Couleur". Le travail s'est finalisé fin juillet avec tous les matériaux récoltés et le vernissage de l'exposition animé par les mises en scène des enfants ainsi que la prestation d'un jeune rappeur de Trélazé avec un ancien habitant, poète à ses heures.
Pour mettre en oeuvre cette récolte, j'ai travaillé en collaboration avec une animatrice photo, Anaïs, qui était chargée de prendre les photos et de les développer. En ce qui me concerne, j'étais l'animatrice écriture/mise en scène, chargée de la création des historiettes,  des témoignages et des mises en scènes.

Le Déroulement

Durant le mois de juillet, Anaïs et moi même, animions des ateliers simultanés de photographie et d'écriture/mise en scène tous les matins de 10h à 12h au Centre Social Ginette Leroux. Mis à part le jeudi matin où nous étions installées sur la place Picasso, la nouvelle place du marché, pour réaliser des portraits et des histoires sur le vif.
Ces ateliers étaient ouverts à tous et gratuits pour les habitants de Trélazé.


Nous avons travaillé plus particulièrement avec Maison Couleur (l'accueil de loisirs du quartier) qui accueille les enfants de 3 à 6 ans, pour la première quinzaine de juillet. Nous avons consacré la deuxième quinzaine du mois aux particuliers : enfants, jeunes, adultes, séniors; qui n'appartenaient à aucune structure.

La démarche
Nous souhaitions impliquer et rendre acteur les habitants au travers ce projet, c'est pourquoi nous demandions aux participants d'apporter un objet ou un vêtement de leurs grands parents suffisament symbolique pour ces derniers. Cet objet ou cet habit nous permettait de travailler le portrait et de créer les historiettes (histoires courtes et percutantes). En ce qui concerne la photo, nous avions construit un fond de scène en blanc pour reproduire un studio photo mobile que nous emmenions également sur la place du marché. Les participants étaient guidés dans la pause qu'ils souhaitaient choisir pour mettre en valeur également l'objet ou la tenue choisi à la manière du célèbre photographe malien "Malick Sidibé" .




Concernant la création des histoires, une mise en scène a été travaillée avec les participants pour qu'ils apprennent à dire leur texte à l'aide de techniques théâtrales. 
Place Picasso - Trélazé - Juillet 11
Place Picasso - Trélazé - Juillet 11
                                        


Lors du vernissage à Maison Couleur, environ 50 visiteurs sont venus dont parmi eux, Monsieur Le Député Maire Marc Goua et l'élu à la jeunesse, Christian Coppo, directeur de la DSP Léo Lagrange,  et Stéphane Tessier, son adjoint ainsi que Gaëlle Perrault, la porteuse du projet. Tous ces responsables et ces élus ont été étonné par le travail photographique et littéraire réalisé. Ils ont reconnu l'utilité sociale et la valorisation des habitants et acteurs du quartier au travers ces photos et ces paroles.

Les personnages de ce projet sont venus nombreux. En effet Anaïs et moi-même avons créé une véritable action de proximité en échangeant avec ces habitants, en leur donnant la parole, celle qu'ils voulaient donner de leur identité, de leur territoire de vie, sans jamais les juger ni les influencer.

Ce projet devait se poursuivre au travers une exposition aux anciennes écuries de Trélazé. Les financements n'ont pas permis cette pérennité...A ce jour, je n'ai aucun élément objectif pour juger de ce fait.

Dans tous les cas, nous aurons permis à des enfants, des habitants dont la solitude est pesante, de s'exprimer sur leur souffrance, d'échanger avec nous, de se faire valoriser durant des périodes difficiles que peuvent être les vacances scolaires.

L'art est un outil et un atout formidable de proximité sociale, pour ces personnes qui ne fréquentent ni le centre social, ni le marché et qui s'enferment dans leur cercle.